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Savoir opérer un saut intellectuel

LE SAUT INTELLECTUEL 
 
 
 
Il vous est arrivé plus d’une fois d’être confronté à une question ou à un problème complexe. Cela peut se présenter lors d’une explication donnée en cours de mathématiques, de français, de philosophie ou de PCT…. Cela peut aussi se produire lorsque vous voulez résoudre une partie d’un problème ou répondre à une question qui semble difficile. Vous faites des efforts ; vous faites tout pour être attentifs, mais vous n’arrivez pas toujours à comprendre les développements et les explications que peut donner l’enseignant. Vous tournez à gauche, à droite, vous réfléchissez énormément, vous reprenez l’exercice plusieurs fois, mais vous n’arrivez pas à avancer dans l’exercice que vous voulez résoudre. Toutes les méthodes habituelles que vous connaissez n’ont rien donné. Que faut-il faire dans ce cas ? Faut-il abandonner l’exercice ou le développement du professeur ? Ou faut-il résoudre le problème avec la méthode habituelle même si l’on sait qu’elle débouchera sur une mauvaise réponse ? Ce qu’il faut faire ici, c’est réaliser un saut intellectuel, c’est-à-dire aller au-delà de mes habitudes intellectuelles, réagir autrement, surmonter mes bornes mentales. Comment peut-on y arriver ? 
 
CE QU’IL FAUT SAVOIR 
 
Dans un problème où vous semblez bloqués, il s’agit pour vous de franchir une nouvelle étape. Vous voulez, par exemple, assimiler une procédure récente, une nouvelle théorie, une formule ou notion mathématiques jamais rencontrées, un autre savoir, une nouvelle règle de grammaire, votre cerveau doit fonctionner dans ce cas avec des schémas différents, il doit faire apparaître une nouvelle structure. Et c’est ici que se pose le problème. Le problème apparaît nouveau au cerveau et celui-ci ne possède pas une démarche habituelle pour le résoudre. 
Voici ci-dessous un petit exercice. Essayez de le résoudre en notant parallèlement sur une feuille la démarche que vous suivez, ainsi que les remarques qui vous viennent à l’esprit. Ensuite confrontez votre attitude à la méthode qui se trouve à la fin de cet exposé. 
Exercice : Reliez les neuf points de la figure ci contre par quatre lignes droites uniquement, sans lever le crayon du papier. 
 
X X X 
 
 
X X X 
 
 
X X X 
 
 
Pour résoudre ce problème, il vous faut rompre avec vos schémas habituels de pensée ; il vous faut effectuer un saut intellectuel. Dans ce cas, une ouverture d’esprit est nécessaire afin de découvrir en vous ou à l’extérieur l’information manquante. 
 
1. CHANGER SON ETAT D’ESPRIT 
 
Changer son état d’esprit revient à effectuer deux démarches : être optimiste, et rompre avec ses anciennes structures mentales. 
 
a. Etre optimiste 
 
Etre optimiste, c’est avoir une tournure d’esprit disposée à voir les choses de bon côté ; c’est avoir que le problème à résoudre à une solution et que je peux trouver cette solution. Donc, je ne dois pas désespérer. 
Lorsque vous êtes en cours en train de suivre pour la première fois une nouvelle leçon de mathématiques sur les nombres N, Q, R, Z ou S, la période qui précède votre compréhension est souvent pénible. Vous ne pouvez pas éviter cela, puisque votre cerveau, et notamment le cortex, se forme en se confrontant à des difficultés, à des expériences, à des représentations successives du monde. Cependant, retenez que le déplaisir intellectuel (cette période qui précède la compréhension) n’est que provisoire. Après cette période, c’est le plaisir de la compréhension et de la découverte qui s’installe. Donc, lorsque vous vous trouver face à une situation nouvelle ou compliquée et que vous ressentez une réaction de rejet, ressaisissez-vous rapidement et ne vous acceptez pas dans cet état négatif. Vous ne devez pas, par exemple, admettre que vous êtes nul en mathématiques : le faire, c’est mépriser son esprit. Votre pensée doit au contraire être positive et optimiste. Si vous avez cette attitude, elle va stimuler toutes vos fonctions ; elle va entraîner votre motivation, votre attention, votre mémoire et votre réflexion. Comme chacun, vous pouvez comprendre et résoudre tout problème nouveau. Observez-vous en train de réfléchir. Ouvrez-vous d’abord à vous-mêmes, car il s’agit de votre formation. C’est vous qui êtes en question, et non pas le problème et vous avez tout ce qu’il faut pour le résoudre : effectuer un saut intellectuel et se remettre en cause. 
 
b. Rompre avec ses anciennes structures mentales 
 
Notre cerveau primitif fonctionne en s’orientant vers les anciennes structures qui se trouvent déjà dans notre mémoire. Il ne reproduit, pour l’instant, que ce qu’il connaît, car il fonctionne selon les automatismes et tourne en rond. 
Vous devez alors prendre conscience de vos anciennes structures et rompre avec elles. En fonctionnant avec elles, vous aurez raison de dire : « le problème est impossible à résoudre ». Le problème devient, en effet, impossible avec les méthodes traditionnelles. Il s’agit alors de ne pas vous accrocher à votre savoir actuellement limité. Sinon, sous retombez sur les mêmes empreintes mentales et affectives ; vous renforcez le cercle vicieux. Il est donc avantageux, en ce moment-là d’arrêter avant de reprendre, après s’être reposés un peu. 
La question est maintenant de construire un autre plan, tout neuf. Il suffit alors de se placer dans de nouvelles dispositions mentales. Vous pouvez donc énoncer en toute tranquillité d’esprit les hypothèses (toutes les réponses possibles) qui vous passent en tête. N’hésitez pas à les noter et à noter l’inattendu, car aucune idée n’est stupide. Au lieu de fonctionner sur les a priori et de bloquer ainsi les idées en cours, noter sur des papiers : vous ne perdez rien. Vous pourrez les vérifier ensuite. Vous devez imaginer quelque chose auquel vous refusez inconsciemment de penser. Prenez le risque ; faites comme le petit enfant qui apprend à rouler à bicyclette ; quand il le fait, il ne se pose pas de question ; il essaie toujours jusqu’à ce qu’il réussisse. 
 
2. ET SI VOUS POSIEZ LE PROBLEME AUTREMENT ? 
 
Il est question de trouver une nouvelle information ou une nouvelle idée. Pour cela, vous devez : 
a. Réorganiser les questions 
 
Vous aviez commencé par décomposer le problème et analyser minutieusement les questions ; vous aviez aussi essayé les réponses et méthodes traditionnelles, mais le résultat n’y est pas. Il faut alors revoir ces questions. Les solutions que vous avez actuellement ne s’appliquent pas au problème à résoudre. Celui-ci est problème de ce que vous connaissez. 
Revoyez le découpa de ces questions : Et si vous pourriez les représenter autrement, c’est-à-dire les rapprocher, les éloigner, ou les regrouper différemment ? En les assemblant sous une autre forme, vous combinez ainsi d’une autre manière vos idées. Pour saisir tous les éléments, posez le problème sous un nouvel angle, sous un nouvel éclairage. 
 
b. Globaliser 
 
Il s’agit de passer à un autre niveau. Globaliser la question en ignorant les détails, pour ainsi avoir une vue d’ensemble de ce que vous cherchez. Prenez aussi du recul. Demandez-vous ce à quoi on veut aboutir et le sens général du problème. 
Imaginez un peu le résultat auquel vous devez parvenir ; imaginez l’exercice résolu ; imaginez la forme globale de la réponse. En visualisant matériellement ou mentalement ces résultats globaux, vous fixer votre attention pour susciter de nouvelles idées. Vous pouvez aussi prononcer à voix basse ou haute ce à quoi vous êtes en train de penser. 
Ainsi, à partir de cette forme générale, vous pouvez revenir au début. Procédez successivement par paliers, par décompositions progressives vers le détail, vers le point de départ. 
 
c. Remettre tout en cause 
 
Vous n’avez pas jusqu’à présent trouvé de piste. Remettez alors tout en cause. Les questions ne sont pas celles que vous croyez lire, ou le problème n’est pas celui que vous pensez traiter. Vous pouvez alors changer tous les termes, utiliser votre vocabulaire, adopter les synonymes, les mots concrets, reconstruire les phrases. Commencez, par exemple, par : « Comment faire pour… ? » Démontez tout le problème et reconstruisez-le. 
Imaginez des questions plus larges et plus faciles. Ensuite, réduisez vos possibilités jusqu’à la vraie réponse. Par exemple, pour l’exercice des neuf points, au début de l’exposé, vous pouvez élargir le problème en reformulant de cette manière : « Comment faire, par où passer dans tout l’espace de la feuille pour relier les neuf points de la figure ? ». Ne réduisez qu’ensuite quatre lignes droites uniquement sans lever le crayon. 
Vous pouvez procéder de la même manière avec les données. Imaginez les plus souples ; supprimez celle qui sont secondaires ou restrictives et revenez ensuite au vrai problème. 
 
3. FAIRE APPEL À UN ELEMENT EXTERIEUR 
 
a. Chercher d’autres informations 
 
Si jusque-là, rien ne se produit comme résultat, sortez totalement de votre sphère, de votre cadre, pour chercher l’information à l’extérieur. Si vous le pouvez, utilisez toutes les possibilités qui peuvent se présenter à vous pour compléter vos données initiales. Utilisez les documentations plus claires et détaillées. Plus, les informations sont riches, plus les connections s’établissent, ce qui permet d’accéder au problème. 
 
b. Chercher de l’aide 
 
Vous pouvez demander à quelqu’un de vous aider : un camarade ou un enseignant. Ceux-ci peuvent vous donner des informations pertinentes pour résoudre le problème ou pour éclaircir ou expliquer une démarche. Ils peuvent reprendre autrement les développements. 
 
Posez des questions sans les trier, car la manière dont vous les posez permet de mieux comprendre votre blocage. 
Essayez aussi d’expliquer à une autre personne ce que vous comprenez, jusqu’à votre blocage : ce peut vous faire prendre conscience. Posez ensuite des questions ; utilisez un schéma, un graphique. Créez, en fait deux va-et-vient, l’un entre votre cerveau et les données, et l’autre, entre vous et celui qui vous aide. N’hésitez pas à remettre en question et à critiquer ce qui vous est dit, sinon, celui qui est en face de vous sera un autre blocage. Soyez donc actif et prenez en charge ce qui vous est expliqué. 
4. SORTIR DU PROBLEME 
 
a. Changer de domaine 
 
Demandez-vous si vous ne pouvez pas comparer ce problème insoluble ç un autre déjà résolu. N’y aurait-il pas ressemblance avec une question identique dans une situation ou un domaine différent ? Situez alors votre problème dans d’autres ensembles plus vastes. Vous pouvez tracer un schéma pour comparer ou construire des métaphores (comparaisons). Aussi, n’hésitez pas à faire un détour en vous éloignant apparemment du problème. Des liens pourraient s’établir, des analogies pourraient résoudre la question. 
 
b. Ne plus y penser 
 
S’il n’y aucune solution, n’y pensez plus. Relaxez-vous plutôt ; écoutez votre musique ; détendez-vous. Laissez passer quelques jours, mais revenez de temps en temps sur ce problème. Souvent la solution arrive brusquement sans que l’on s’y attende. Pendant le repos, notre cerveau travaille encore : il remet en ordre les informations de la journée ; il les trie, les analyse les classe, les combine, les intègre ou non. Et les expériences et les préoccupations sont reprises en charge. Ainsi, le terrain une fois préparé, une association d’idées peut bien apparaître le jour comme la nuit. Vous serez alors doublement surpris, d’abord par ce phénomène, mais surtout pas l’évidence des idées. La nuit, dit-on, porte souvent conseil. 
 
5. L’évidence 
 
Ce qui était compliqué est devenu soudainement simple. Vous vous demandez alors pourquoi vous ne trouviez pas, tellement la solution vous semble évidente. Vous venez en fait d’effectuer un saut intellectuel, vous avez franchi un nouveau palier, une nouvelle étape. Le terrain était prêt dans votre cerveau, mais il manquait une petite connexion pour que la nouvelle structure soit parcourue d’un bout à l’autre. Une information, un catalyseur a provoqué alors la réaction en chaîne et vous n’êtes plus sur la même longueur d’onde. Vous êtes passé à un autre état intellectuel, telle la glace qui se fond en eau et le réseau de votre cerveau prend une autre dimension. La nouvelle efficacité de votre cerveau, si l’émotion est suffisamment forte peut rester acquise définitivement. Vous pouvez alors résoudre tous les problèmes de même type. Vous pouvez désormais utiliser un nouveau schéma de fonctionnement, même sans en avoir conscience. Cependant, il faut l’affiner, le renforcer, le stabiliser par la pratique, la répétition et par la résolution d’autres problèmes. 
 
Solution à l’exercice 
 
X X X  
 
X X X 
 
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(c) Emmanuel BECHE - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 17.05.2008
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