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Comment mémoriser efficacement?

3. CLASSER POUR POUVOIR RETENIR 
 
Nous sommes toujours au niveau de l’enregistrement de l’information. Quand on a sélectionné les informations, on les codifie. C’est grâce à ce code qu’on dirige l’information au bon endroit dans la mémoire, puisque ce ne sont pas les mots qui sont retenus, mais les significations et les idées qui lui sont associées. Ce sont donc ces idées qu’il faut classer et les enregistrées aux idées précédentes, c’est-à-dire à celles qui appartiennent au même domaine. Pour cela, il faut les relier et les enchaîner par affinités. A cet effet, il faut : 
 
a. Comprendre et nommer 
 
Apprendre, c’est conserver pour soi. Avant d’enregistrer les informations dans les cases appropriées de votre mémoire, vous devez les nommer ou les étiqueter, et cela, après avoir compris les notions ou les démarches à mémoriser. Comment s’appellent-elles ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Il s’agit ici de réexpliquer, de décrire par vous-mêmes, avec votre propre vocabulaire l’information apprise. Vous pouvez effectuer cette opération avec un camarade ou seul au brouillon. 
 
b. Dégager les idées principales 
 
Lorsque l’on apprend, il ne s’agit pas d’encombrer sa mémoire. Stockez-y d’abord les idées principales. Les idées secondaires viendront éventuellement après. Vous pouvez procéder de cette manière : 
Lors de la première lecture, dégagez le fil conducteur de ce que vous avez à mémoriser. Si cela est possible, faites-le le soir même de la leçon. Mettez ainsi, en évidence, le sens global et la cohérence de la leçon pour en avoir une vision d’ensemble. Déchiffrez, à l’aide du dictionnaire, les passages difficiles de la leçon. Comprenez ce que vous apprenez au risque de ne pas le retrouver à long terme. 
Maintenant, dans une deuxième lecture, dégagez les idées-clés, celles dont découlent les autres idées. Vous pouvez repérer les idées-clés grâce à des mots-clés. Vous les surlignez pour les mettre en évidence. En le faisant ainsi, vous effectuez, grâce à votre analyse, votre résumé ; vous en dégagez l’architecture, c’est-à-dire le plan et vous simplifiez les informations à mémoriser. 
 
c. Rapprocher les nouvelles informations avec les notions antérieures 
 
Notre cerveau a tendance à rejeter ce qui lui est nouveau, parce qu’il veut se protéger et maintenir l’équilibre de l’organisme. Il s’agit alors de voir quels éléments de l’information est-ce que notre cerveau possède déjà. Il faut indiquer dans quels prolongements se situent les connaissances que l’on veut mémoriser. A quelles idées se rattachent-elles dans notre cerveau ? Vous pouvez, par exemple, situer la nouvelle leçon par rapport à l’ensemble du programme et surtout par rapport à la leçon précédente. Quels sont les liens avec la leçon précédente ? En quoi les nouvelles informations prolongent-elles les précédentes ? Vous devez alors visualiser ce qui précède et que vous maîtrisé. Vous pouvez aussi revoir dans votre tête l’enseignant qui effectue le cours précédent au tableau, ainsi que les pages correspondantes du livre. Ayez une vue synthétique et reclassez les informations dans de grandes catégories. S’il s’agit d’une nouvelle classification, rattachez-la aux précédentes. Vous pouvez aussi vous demander quelles sont les relations avec les acquisitions des années précédentes, avec les autres disciplines, ou avec ce que vous connaissez de l’actualité, ce que vous avez vu, vécu, ou entendu à la radio ou à la TV. Plus vous vous posez ces questions, plus les relations entre les notions s’effectuent. Et les informations nouvelles s’accrochent et se greffent à la mémoire précédente, aux circuits qui fonctionnent déjà. 
 
d. Classer ce qui est appris 
 
Reconstituez ensuite les éléments appris dans un ordre logique et cohérent. Vous pouvez ainsi classer ce que vous appris selon vos propres critères. Hiérarchisez bien les éléments appris, posez des jalons, des transitions pour pouvoir passer facilement d’une idée à une autre. Le mieux est que votre enchaînement soit naturel et qu’il y ait des rapports entre les parties, les sous-parties, les idées, les éléments, de façon à ce que l’évocation ou le rappel d’une idée provoque aussi le rappel des autres idées qui la suivent et qui lui sont rattachées. Les mots-clés, s’ils sont dans un ordre cohérent, sont des indices qui permettent facilement de rappeler ou de récupérer les données à utiliser. Vous pouvez aussi utiliser les tableaux de synthèse ou les schémas pour classer vos informations : grâce à la mémoire visuelle, on les retient bien mieux qu’un texte. 
 
e. Regrouper sept éléments au maximum 
 
Généralement, nous n’arrivons pas à retenir plus de sept éléments (sept mots-clés) à la fois. On peut donc organiser et classer les informations à retenir en cinq ou sept éléments. Si les éléments sont nombreux à retenir, on peut constituer plusieurs blocs juxtaposés et équilibrés. Tous les blocs s’enchaînent les uns avec les autres facilement si par exemple le dernier élément d’un bloc est le premier élément du bloc qui suit. Ce procédé est facile pour retenir les mots-clés, mais il est moins évident pour les chiffres. Pour mémoriser, par exemple, les chefs-lieux des 10 provinces du Cameroun (Maroua, Ngaoundéré, Yaoundé, Bertoua, Bafoussam, Douala, Garoua, Bamenda, Ebolowa, Buéa), on peut les classer en deux blocs, de sorte le dernier élément du premier soit le premier élément du second. Ainsi, cela donne, pour le premier bloc : Maroua, Ngaoundéré, Yaoundé, Bertoua, Bafoussam ; et, pour le second bloc, ensuite : Bafoussam, Douala, Garoua, Bamenda, Ebolowa, Buéa. On peut aussi mémoriser les éléments d’un bloc en classant ces éléments par ordre alphabétique, par ordre chronologique, par ordre d’importance, ou comme dans l’exemple précédent, en procédant par régions géographiques, les unes après les autres. 
 
4. Utiliser les procédés mnémotechniques 
 
Les procédés mnémotechniques sont des procédés qui aident ou qui développent la mémoire dans son fonctionnement : conserver et rappeler les informations. Il y a des associations qu’on effectue dans le but de retenir plusieurs éléments. L’un des plus célèbres est : « Mais où est donc Ornicar », comme pour mémoriser les conjonctions de coordination (mais ; ou ; et ; donc ; or ; ni ; car). 
 
a. Comment construire un procédé mnémotechnique ? 
 
Cette construction doit obéir aux principes de fonctionnement du cerveau. 
Vous pouvez ainsi, utiliser les sens, c’est-à-dire transformer ce qui est abstrait en images concrètes, précises, en consonances (qualité du son des syllabes d’un mot ou d’une phrase) ou en rythme ; 
Vous pouvez aussi mettre en jeu votre affectif. Les images doivent être fortes pour être retenues ; les rythmes et les consonances doivent être agréables. 
Vous pouvez composer par associations 
Enchaînez les éléments dans une limite de sept éléments, ou construisez plusieurs blocs. 
 
b. Quelques exemples de construction 
 
Par rapprochement selon les lettres alphabétiques. 
Vous voulez retenir les villes suivantes : Yagoua, Kousseri, Mora, Garoua, Kaélé, Mokolo, Maroua, Mokong. Vous pouvez procéder comme ceci : Garoua, Maroua, Yagoua,/ Mokolo, Mokong, Mora,/ Kaélé, Kousseri. 
 
Par groupement des éléments dans une phrase.  
Si vous voulez retenir les noms des écrivains ci-après : Boileau, Corneille, Molière, La Fontaine, vous pouvez les inclure dans une phrase comme celle-ci : « La Corneille Boileau (boit l’eau) de la Fontaine Molière ». 
Par visualisation des lieux 
Vous habitez au centre de la ville et vous fréquentez le lycée classique de Yagoua, imaginez, par exemple, le trajet familier que vous prenez de chez vous à votre établissement. 1ère étape : la porte de votre chambre ; 2e étape : la porte de votre maison ; 3e étape : Yagoua.net ; 4e étape : la SNEC ; 5e étape : la route goudronnée ; 6e étape : l’entrée de l’établissement ; 7e étape : la porte de votre salle de classe. A chaque étape déposez un élément de la leçon que vous voulez retenir. Pour restituer, refaites ce trajet, parcourez mentalement ces étapes familières et souvenez-vous des objets placés à chacune de ces étapes. 
 
Par renvoi des chiffres aux dates les plus connues 
Dans l’histoire du monde et celle de notre pays, il y a des dates IMPORTANTES. Et on connaît les évènements associés à chaque date. Nous avons par exemple : 1884 (traité germano-douala) ; 1914 (début de la 1ère guerre mondiale) ; 1918 (fin de la première guerre mondiale) ; 1939 (début de la 2e guerre mondiale) ; 1945 (fin de la 2e guerre mondiale) ; 1960 (indépendance du pays) ; 1961 (réunification du pays) ; 1972 (unification du pays) ; 1982 (accession de Paul Biya au pouvoir) ; 1990 (guerre du golf ou arrivée de la démocratie dans les pays africains) ; 2000 ; 2001 (effondrement des deux tours jumelles aux USA… 
Si vous voulez donc retenir une date, vous pouvez la rapporter à une de ces dates importantes. Entre la date importante que je connais déjà et la date que je veux retenir, il y a combien d’année, avant/après ? Ainsi, je fais : date importante + (-) le nombre d’années qui séparent les deux dates = la date à retenir. 
Si vous voulez de cette façon retenir la date de la première élection présidentielle au suffrage universelle ayant engagé plusieurs partis politiques au Cameroun, vous faites 1990 (année de la démocratie) + 2 ans (nombre d’années entre 1990 et les premières élections présidentielles) = 1992 
Dans les procédés mnémotechniques, il faut bien vivre ce qui se passe ; il vous faut vous projeter mentalement une scène vivante et forte de manière à toucher votre cerveau et de manière à alerter votre attention. 
 
 
 
 
5. REPETER POUR ENREGISTRER 
 
Abordons à présent la deuxième phase de la mémorisation, celle qui concerne le stockage ou la conservation de l’information. La mémoire exige assez. Cela veut dire que si vous ne vous occupez pas de vos données enregistrées, la mémoire les laisse disparaître et vous risquez recommencer l’opération à zéro. Seul l’usage régulier stabilise ce qui est mémorisé, puisque le passage neuronal se consolide par passages successifs. Dans ce sens, la répétition (qui est la mère de la Science) et les révisions sont une forme d’usage accéléré. Si elles sont effectuées dans de bonnes conditions, elles affermissent efficacement la structure mentale. Dans ce travail, le temps est un facteur essentiel. Laisser des intervalles de temps entre les répétitions devient nécessaire. Voici comment vous pouvez procéder pour réviser une leçon. 
 
1er temps : Si vous le pouvez, juste à la fin du cours, dégagez brièvement les points essentiels développés par l’enseignant. 
2e temps (le plus important) : revoyez la leçon le même soir, lorsqu’elle est encore en mémoire. Vous pouvez ainsi ordonner, clarifier, éclairer le cours ; vous pouvez aussi vous poser des questions pour être sûr d’avoir bien compris. C’est l’occasion pour mettre en évidence l’essentiel, pour surligner les mots-clés et les idées-clés. Résolvez les difficultés de vocabulaire, d’orthographe ou d’autres difficultés, par l’emploi des dictionnaires, des manuels, des leçons précédentes. Si vous le pouvez, reprenez les raisonnements et refaites les exercices. 
 
3e temps (important aussi) : trois jours plus tard, essayez de restituer au brouillon ce que vous retenu ; reprenez votre cours et vos manuels et apprenez ; constituez des fiches de révision en effectuant une synthèse entre votre cours et les manuels. Vous pourrez ainsi apprendre à l’aide de ces fiches en visualisant les mots-clés, le plan du développement, les informations fondamentales (idées, définitions, schémas, tableaux, noms, chiffres, dates ou exemples significatifs. Recommencez autant de fois que c’est nécessaire. 
 
4e temps : une semaine plus tard : refaite l’opération précédente à l’aide de vos fiches, notamment et éventuellement en vous reportant à votre cours. 
 
5e temps : A l’occasion des évaluations, des interrogations ou des exercices, essayez de vous tester et de restituer l’essentiel. 
6e temps : A l’occasion de grandes révisions (congés du premier trimestre, congés du second trimestre, fériés du mois de mai, « périodes bloquées »). 
 
Les efforts à petite dose sont moins pénibles et ils offrent une rentabilité plus grande. Le cerveau digère, classe et renforce chaque fois les éléments rappelés, notamment pendant le sommeil (période de rangement des informations). 
Dans les trois premiers temps, vous préparez en même temps le prochain cours ; vous aurez ainsi moins d’attention à fournir : la compréhension et la mémorisation de ce chapitre seront facilitées. Les trois premières répétitions sont les plus importantes : elles exigent plus d’efforts et de prise de conscience. Elles doivent être effectuées avec soin. 
Considérez l’espacement progressif entre les répétitions. Il y a peu de temps entre elles au début, et beaucoup vers la fin. Au départ, la mémoire est fragile, d’où une consolidation rapprochée ; ensuite plus les traces s’approfondissent, moins elles sont effaçables. C’est ainsi que vous arrivez aux révisions finales sans bachotage (apprentissages intenses et hâtifs) véritable, et de brèves révisions suffisent pour les leçons déjà assimilées. 
Si vous le pouvez, entre chaque répétition, utilisez vos connaissances. 
 
6. COMMENT RETROUVER CE QUI EST APPRIS ? 
 
Nous sommes maintenant au niveau de la dernière phase de la mémorisation, à savoir le rappel des informations enregistrées et stockées. Dans les 3e, 4e et 5e temps de l’enregistrement précédent, la restitution intervient aussi. Il s’agit, non seulement de faire travailler les neurones, mais aussi de savoir où vous en êtes. Dans cette opération, vérifiez l’écart entre ce qui est sur la fiche de révision et ce que vous avez essayé de retrouver et noté au brouillon. Complétez par écrit ce qui manque ou corrigez ce qui est faux. Recommencez éventuellement l’opération. 
Pour restituer l’information, pendant les révisions ou pendant l’interrogation, il suffit de suivre exactement le même chemin que lors de l’apprentissage. 
 
 
 
a. Au niveau affectif 
 
Replacez-vous dans des conditions favorables : être concentré, être en éveil et s’impliquer totalement. Si vous êtes anxieux, respirez profondément. 
 
b. Au niveau sensitif 
 
Revivez mentalement votre cours (tableau, voix du professeur,…) et votre apprentissage. Souvenez-vous de la rédaction de vos notes sur les fiches de révision. Souvenez-vous de tout ce qui concerne le sujet : devoirs, corrigés, annales, schémas, exercices, les images que vous avez associées à telle ou à telle idée. Vous pouvez vous rappeler des phrases prononcées par vous ou par l’un de vos camarades. Restituez dans l’ordre où vous avez appris. Ne changez surtout pas cet ordre pour ne pas vous embrouiller. Allez du général vers le particulier ; de l’ensemble aux détails. 
 
c. Et si vous êtes bloqués ? 
 
Respirez profondément ; pensez à une autre chose, puis revenez à votre problème en le posant autrement, en utilisant, par exemple, vos propres mots. 
Enfin, si vous avez vraiment oublié, essayez de déterminer le pourquoi : manque de motivation ? Manque d’attention ? Attention insuffisante ? Mauvaise sélection de l’information ? Difficultés dans les prises de notes ? Stockage inachevé à cause des rappels insuffisants, d’où disparition des éléments ? Mauvaise procédure de rappels (vous n’avez pas de bons indices pour retrouver les informations). 
 
 
N’OUBLIEZ PAS CE QUI SUIT 
 
« Prononcez, visualisez, écrivez, vérifiez au brouillon ce que vous avez appris ». 
 
« La mémorisation est le cœur de l’apprentissage : elle doit être d’abord préparée, puis, ensuite, vérifiée régulièrement par une utilisation variée » 

 

(c) Emmanuel BECHE - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 17.05.2008
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